15 avr. 2012

La Thaïlande : du meilleur au (presque) pire, première partie


Bien des ignorants pensent que ce pays ne vit qu'au rythme de la prostitution et de la drogue.

Avec un peu de retard, voici un résumé de la première partie mes aventures Thaïlandaises :

Le départ devait s'effectuer le 28 février à 12:00 de Melbourne. J'avais donc quitté Sydney la veille en bus et voyagé de nuit. Une fois à l'aéroport, mon bagage enregistré, me voilà à la porte d'embarquement où l'on nous apprend que notre vol est retardé ce qui entraîne un changement de porte d'embarquement. Allé hop, tout le monde monte dans une navette de l'aéroport direction l'autre bout du terminal où nous attends notre avion. Nous décollons enfin, avec une heure de retard. Compagnie lowcost oblige, j'ai très vite compris que si je voulais manger ou même boire quelque chose pendant le vol, il me fallait le payer car ce n'était pas inclus dans le prix du billet, mais bien en supplément. Arf, deuxième désagréments du voyage en quelques heures. Je me dis que je pourrais certainement grignoter un petit truc, de pas trop cher, lors de mon escale à Singapour. Perdue. Avec le retard pris à Melbourne et le temps que je glande un peu, il est temps d'embarquer à nouveau.
Une fois l'avion posé à Bangkok, je récupère mon sac où je m'aperçois que mon duvet, accroché sur le côté, n'y était plus. Allé hop, petite déclaration de pertes au bureau des voyageurs. S'est-il décroché lors de l'escale ? Ou est-il tout simplement rester à Melbourne ? Dans tous les cas, on ne me laisse guère d'espoir sur le fait de le retrouver.
Et de trois. Troisième petits désagréments dès le début des vacances. Mais on ne se laisse pas abattre par si peu car justement ce sont les vacances.

Une fois le centre-ville de la capitale rallié via le skytrain, je me cherche un endroit où dormir car il se fait tard.
Ayant pris les informations nécessaires au centre info touriste lors de mon arrivée à l'aéroport, pour aller le plus vite possible dans le nord du pays, je décide de passer ma première journée à Bangkok et de prendre le train de nuit afin de ne pas perdre une journée dans les voyages.
Me voilà donc avec une journée à passer dans la capitale et je décide de marcher de la gare Hua Lumphong jusqu'au Wat Pho, temple du bouddha couché. On me prévient que le trajet est assez long et qu'il est préférable de prendre un tuk tuk. Et effectivement, il est long ! Plus de deux heures de marches et de vagabondages dans les rues au gré de mes envies. J'ai gribouillé ce jour-là quelques notes, un peu décousues, de mes premières impressions sur la ville :
"29/02 : Bangkok : à peine quelques heures que je suis dans la ville et je m'y sens déjà bien malgré le soleil (quelques nuages quand même), la lourdeur (dû à la pollution et au trafic), l'humidité (à 10h les premières suées surviennent déjà) et les quelques "oublis" de l'hôtel (100 baths quand j'ai payé ma chambre et une boisson lors du petit déjeuner).
Les échoppes se suivent dans les rues et l'on peut s'y arrêter acheter cercueils, nourriture à emporter, pistolet (vrai armes à feu ?), épices, ...
Les canaux fluviaux et la rivière paraissent autant pollués et encombrés par le trafic que ne le sont les routes.
A un feu piéton, j'ouvre ma carte pour me repérer et là une gentille madame thaïlandaise s'arrête et me demande (en anglais) si j'ai besoin d'aide.
"Oui je voudrais aller là."
"Alors tu prends cette direction et tu vas tout droit. D'où est-ce que tu viens ?"
"Je suis français."
Et elle enchaîne les directions que je dois suivre en français et finis notre conversation en me souhaitant un "bon voyage".

Avec tant de marche, il était temps de se mettre à la recherche d'un endroit où manger. Je m'arrête donc dans le premier restaurant de bord de rue que je rencontre et m'y installe. Mais très vite, une atmosphère étrangère y règne : je suis le seul farang (étranger) assis et tous les autres clients, des écoliers, se retournent tour à tour vers moi et rigolent. Je sais qu'en Occident et en Asie nous ne manifestons pas les émotions de la même façon, mais là, clairement ils se foutaient de moi. Alors j'ai finis mon assiette et mis les voiles sans demander mon reste.

Me voilà enfin arrivé au temple où un rabatteur me tient la tchatche pendant un bon 20 minutes où il essaye de me convaincre d'aller visiter d'autres sites touristiques car aujourd'hui, ils sont exceptionnellement, demi-tarif. Ces autres sites touristiques, étant bien entendue à l'autre bout de la ville, il me propose de prendre un tuk tuk, un ami à lui  évidement. Allé hop, c'était sympa au début mais je décide de mettre fin à ce petit jeu, décline son offre, le remercie et m'en vais enfin voir le plus grand bouddha couché du monde : 45 m de long, 15 m de haut.
Je passe donc ma première journée dans ce qui est l'un des plus impressionnants temples de la ville où touristes, locaux, moines et même écoliers (il y a une école primaire à l'intérieur de l'enseigne) se mêlent dans une chaleur étouffante.
Après plusieurs heures de visites, de sessions photographiques et une sympathique discussion avec une québécoise (il faut dire que le Chandail du Canadien a facilité l'échange), je me laisse aller à un petit massage, à l'intérieur même du temple, au centre de massage traditionnel : ce sont des étudiants qui se font la main sur votre corps. Hélas, c'est un peu devenu l'usine (on donne même un ticket, comme à la Sécu ! dixit le guide du routard).
La fin de journée est déjà là et je retourne à la gare ferroviaire pour prendre le train de nuit en direction du nord : Chiang Mai.

J'ai effectué le trajet avec une anglaise qui était venue seule pour plusieurs semaines en Asie du sud-est. On discute quelques minutes que le sommeil nous gagne et nous nous mettons donc au lit dans nos couchettes respectives.
Au réveil le lendemain matin, j'arrive donc à Chiang Mai, l'une des plus importantes villes du nord. J'avais repéré sur le guide du routard cette adresse tenue par un couple : lui français, elle thaïlandaise. Il était écrit qu'il organisait des treks en motos à la journée, c'est pourquoi je suis allé dans cette GuestHouse.

J'ai donc marché jusque là-bas, y est pris mon petit déjeuner, discuté, pris des renseignements auprès de Simon (le propriétaire de la GuestHouse) et mon séjour dans le nord prenait forme. Au programme donc : une journée elephant riding, une journée de trek en moto et une dernière journée à visiter la ville.
Une fois mon programme bouclé, il me restait l'après-midi de ce premier jour à occuper. Intriguer par un centre de massage que m'avait recommandé Simon, je suis donc tout naturellement allé voir ce qui s'y caché. Après 45 min de trajet à pied et quelques détours, me voilà perdue à demander mon chemin à un occidental qui ne peut faire mieux que de me diriger vers sa GuestHouse. Je suis donc ses indications et, là où je crois être arrivé à la GuestHousse (un café en réalité), je redemande mon chemin. Et la personne du comptoir :
"Tu es à pied ?"
"Oui je marche."
"Ok viens."
Et hop me voilà à embarquer à l'arrière de sa moto et de me conduire jusqu'au centre de massage.
Et bien on se sent un peu con à ne pas savoir dire simplement "merci" dans leur langue dans un cas comme celui-ci. Et lui de me dire que ce n'est rien, presque normal d'aider les autres.
Bref.
Me voilà donc devant l'entrée du centre et une autre mission m'attend. En effet, c'est un centre où les massages sont dispensés par des personnes aveugles. Et forcément, la petite dame de l'accueil l'est aussi et, ne parle pas anglais. Grosse galère pour communiquer dans une langue totalement étrangère sans pouvoir mimer ou dessiner quoi que se soit ! Heureusement, une cliente Thaï est arrivée et m'a gentiment aider à obtenir ce que je voulais. Ensuite, je n'avais plus qu'à suivre les farang par-ci, farang par là. Et bien que je ne pouvais pas vraiment communiquer avec la personne qui m'a massée, elle a très vite compris les zones de mon dos où j'avais déjà quelques problèmes.
Après ça, il était temps de rentrer que la nuit tombe vite en cette saison près de l'équateur.

Nous sommes donc rendus au 2 mars, jour de l'elephant riding. Le guide viens me chercher tôt ce jour-là et j'embarque dans un Songthaew (sortes de taxis collectifs, pick-up réaménagé, avec à l'arrière du véhicule deux planches en bois en guise de sièges, dixit un célèbre guide de voyage) dans lequel vont venir s'entasser encore une douzaine de personnes. Une fois la tournée des GuestHouse/hôtels effectués nous avions encore une bonne heure de route devant nous. Une fois arrivé, des binômes sont formés, je me retrouve à faire équipe avec un sympathique Hongkongais, nous embarquons sur le dos des éléphants, et en avant pour 15 min de balade. Nous fermons le peloton mais notre monture étant un peu faignante, nous arrivons 10 min après les autres, qui ne nous avaient pas attendues pour casser la croûte. Nous comblons notre retard et repartons vers une randonnée au milieu de la forêt tropicale avec pour but de se baigner sous une chute d'eau. Nous traversons successivement des chemins escarpés et des villages typiques Thaïs en bambou. Villages, ils en ont que le nom car beaucoup de ces cahutes ne me semblaient pas habitées et quelques-unes proposaient en devantures des souvenirs (un peu un piège à touristes ?). Au bout de ce trek, nous arrivons donc à la cascade. Notre guide, très vite suivit par d'autres, plongèrent dans une eau ma foie, plutôt fraîche, et après quelques secondes d'hésitations, je les rejoignaient histoire de ne pas être monté si haut dans la montagne pour rien. Après cela nous nous séchons, redescendons, remontons dans notre Songthaew et allons en direction de la rivière pour y faire du rafting. Une fois arrivée sur place, on nous apprend qu'il manque des "capitaines" aujourd'hui et donc cela prend plus de temps de faire descendre les groupes avant le notre. Notre guide nous fait patienter en jouant au Sepak Takraw (sorte de tennis ballon se jouant sur un terrain de volley).
Notre tour arrive enfin et nous dévalons la descente avec un "capitaine" qui devait être tout aussi expérimenté que moi ... A la fin de la descente, nous changeons notre embarcation pneumatique pour un radeau de bambou pour finir cette croisière là où les éléphants viennent boire et se laver dans la rivière.
Plutôt une chouette première journée passée dans le nord.

Quant à la seconde, journée trek en moto ...
Le loueur de motos est venu de bonne heure m'apporter l'engin. Je remplis les papiers, l'essaye, "manque un peu de mordants sur les freins (à tambours, même à l'avant)" me dis-je", paye et m'en vais sur les routes découvrir le parcours que l'on avait concocté la veille avec Simon.
Après une demie heure à prendre en main la motocyclette (une 125 cm3 à quatre vitesses semi automatiques), me voilà à rouler sur la voie de gauche de l'autoroute (en Thaïlande, on conduit sur la voie de gauche) voie réserver aux deux roues, à me laisser aller à suivre les indications données.
Et là, c'est le drame ? !
Je l'avoue, j'ai commis une petite erreur : j'ai regardé le paysage qui défilait. Et quand j'ai reposé les yeux sur la route, une moto face à moi, arrêtée. Pas trop le temps de réfléchir, debout sur les freins, on essaye de freiner la bête (je vous avais bien dis que ça ne freiné pas ce bestiau-là). Bref pas le temps d'arrêter ma moto, alors j'essaye d'éviter par la gauche l'obstacle qui se dresse face à moi. Par la gauche, sur le pare-terre d'herbes et de sable, histoire de me retrouver à plat ventre après une petite cabriole, la moto couchée, le moteur tournant encore.
Hop hop je me relève, check vite fait si je n'ai rien de cassé, relève l'engin de malheur, éteins le moteur, le pousse sur le côté et va à l'encontre, un peu affolé, de cette moto que je n'ai pu éviter et de son pilote, qui est resté assis sur sa selle. Son pilote qui est en réalité sa pilote et sa passagère, m'indique qui leur manque une chaussure. Bon si ce n'est que ça, ça va à la rigueur, me dis-je. 
Je me mets donc à la recherche de cette chaussure mais, pas moyen d'y mettre la main dessus. Je retourne vers ces deux jeunes filles pour m'excuser, et c'est là que je comprends. Elles ne m'indiquaient pas le fait qu'il manquait une chaussure mais le fait qu'une des deux filles était blessée. Un peu de sang sur un jeans déchiré et je compris que c'était plus grave qu'il ne paraissait. L'accident c'est produit juste à côté d'un poste militaire, ils sont donc venue très vite aider à la circulation, appeler la police et les secours (appeler avec mon téléphone car peu d'entre eux en étaient équipés). Je ne vous passe en détail les longues minutes qui ont suivis passé à me morfondre, m'excuser et à me demander à quelle sauce j'allais être mangé (prison ?).
Bref la jeune fille est partis en ambulance, les policiers m'ont demandé si je pouvais conduire ma moto et me voilà en train de rouler en direction du poste de police, sur ma moto accidentée, après avoir juste détordu quelques leviers de freins, et juste un coude égratigné.
Après de nouveau de longues minutes d'attente au poste, la jeune fille (une bonne entaille et un bandage au niveau du mollet mais marchant sans béquille) et sa famille, nous ont rejoint, où le chef de la police a pu commencer la rédaction du constat. Et avant de signer le papier (rédigé à la main et en thaïlandais), j'ai demandé à en avoir une photocopie afin de me le faire traduire par la suite. Il n'en était pas capable car il ne disposait pas de photocopieur (je l'ai donc pris en photo). J'ai signé le constat qui stipule que je me suis "acquitté de ma dette" (j'ai payé les frais d'hospitalisation et les frais de réparation des motos) et que la fille blessée ne peut plus intentée des poursuites à mon égard.
Entre temps, j'avais appelé Simon afin qu'il me serve d'intermédiaire car je ne parle pas Thaïlandais et ces policiers ne parlaient pas (ou très très peu) anglais. Il m'a dit que si j'avais payé, je pouvais rentrer. Mais ayant le plein d'essence et surtout, étant libre, j'ai continué mon trajet comme initialement prévue.
Je suis donc allé faire mon petit tour dans les montagnes où j'ai pu observer des rizières, de l'agriculture en plateau et des petits villages isolés.
Le soir, une fois rentré à ma GuestHouse, après avoir expliqué de vive voix mes péripéties de la matinée, je me suis fais entendre dire que j'étais chanceux car la famille de la fille aurait pu demander des dommages et intérêts et étant un étranger, j'aurai du payer et cher, et que de toute façon : il faut savoir rester maître de son véhicule en toutes circonstances (ce qui est bien vrai).
Mais rester, à l'arrêt, au milieu d'une voie d'autoroute, estie de tabernak, j'appelle ça de l'inconscience et surtout de la stupidité !

Le lendemain, une fois remis de ces émotions, je suis allé visiter la ville historique de Chiang Mai avec ses fortifications, ses murailles et ses temples. Et un temple en particulier : Wat Phra Singh. Avant de le visiter, me promenant dans les échoppes aux alentours du temple, une vendeuse m'incite à rentrer dans son bouiboui et m'y accueille avec un sourire, dont seul les Thaïlandais ont le secret, que je n'ai pu dire non à cette invitation. Jetant un rapide coup d'œil à ses articles par politesse, elle me demande si je recherche quelques choses en particulier et je lui répond que j'aimerai bien trouver ces bracelets blancs que beaucoup de Thaïlandais portent.
"Ha, des bracelets blanc en coton ?"
"Blanc, oui c'est ça."
"Avec un seul fil ?"
"Heu" (elle m'en demandait trop là)
"Ok ok viens, suis moi."

Et la voilà qui laisse sa boutique sans surveillance, me guide à l'intérieur du temple, me dirige vers un moine assis dans un coin, elle lui parle, me dis que c'est bon et repart. Le moine me fait signe alors de m'asseoir face à lui : commence un rituel de prières, me noue un bracelet au tour du poignet et me bénis (enfin je pense ...). Emballez c'est pesé, me voilà avec un bracelet autour de mon poignet. Je ne sais pas trop ce qu'il représente, mais si j'ai bien compris, le jour où il se brisera mon vœux s’exhaussera (encore faut-il que j'en ai fait-un ...). D'ailleurs si mes amis Québécois, expert en Thaïlande, peuvent m'éclairer sur la signification de ce bracelet ...

Le soir même, le 4 mars, j'en avais finis avec le nord et je reprenais le train en direction du sud avec une petite halte tout la journée du lendemain à Lop Buri puis à Ayutthaya.
Pourquoi faire un arrêt à Lob Buri ? Juste pour y voir des singes. Et oui "les singes à Lop Buri courent sur les fils électriques, prennent le soleil sur le sommet des stupas ou traversent la route sans se soucier des feux !" (source, vous savez qui).
Et étant sur le chemin du retour vers Bangkok, Ayutthaya,  était un arrêt obligatoire.
Ancienne capitale du royaume du même nom, Ayutthaya, n'est plus que ruines et anciens temples. "Les temples et sculptures étaient entièrement recouverts de plâtre blanc, celui-ci s'est dégradé au fil du temps et ne recouvre plus qu'une infime proportion des constructions. La brique sous-jacente, de couleur rouge, est aujourd'hui à nu." (du wikipédia ça).

4 commentaires:

  1. quelle aventure ce voyage en Thaïlande, ce magnifique pays!!
    merci pour les nouvelles, on attend la suite avec impatience...

    Carole&co

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  2. Avant que ton bracelet béni se rompt t'es mieux de faire le vœux de revenir au Québec !

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  3. Hahaha Merci Christophe pour ton aide, je savais que je pouvais compter sur toi :)

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  4. Nico le basquetteur16 mai 2012 à 22:40

    Génial mec ;)
    Continu à écrire ça fait rêver !

    (me tarde de partir à mon tour!)

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